Petit rappel avant tout. Le concert de ce soir fut organisé par GRRND ZERO, association alternative lyonnaise ayant occupé un squat pendant quelques mois et qui se fit virer à grands coups de pied au cul pour avoir occupé un lieu délabré, organisé des concerts sans autorisation et pour le « tapage nocturne » occasionné à chaque fois. L’histoire fit, à juste titre, grand bruit dans le paysage culturel local.
Depuis, l’association s’efforce de perdurer tant bien que mal, s’appelant désormais GRRND ZERO HORS LES MURS et organisant une à deux fois par mois des concerts avec des artistes peu ou prou connus du grand public, le tout pour un prix le plus souvent dérisoire, si tant est qu’il y en ait un. Animal Collective était d’ailleurs gratuit ! Le fait que les organisateurs voulaient tellement que le plus grand nombre soit initié que l’entrée fut libre, et ce malgré les 1500 € demandés par le groupe… La musique avant tout. L’initiative est tellement belle que je me devais de la souligner.

Bilan des courses : un hangar (répondant au doux nom de La Gourguillonaise) plein comme un œuf et une ambiance surréaliste.

Les New-yorkais étaient quatre sur (petite) scène, le son incroyablement fort et l’énergie dégagée immense. Malgré la présence d’une setlist (je vais la scanner d’ici peu), le concert fut avant tout, de l’aveu même des musiciens, de l’improvisation, soi-disant maîtrisée avec brio.
En live, Animal Collective n’a pas vraiment grand-chose à voir, leur son étant infiniment plus noisy et brut, partant dans tous les sens sans jamais se perdre, nous assaillant littéralement les tympans. Complètement déchaîné, le public comme le groupe bougèrent dans tous les sens, au son d’une musique hybride, jamais entendue auparavant (j’ai beau cherché des influences quelconque, je n’ai toujours rien que vient à l’esprit) et pouvant clairement ambitionner de renouveler le paysage musical actuel.
Je croyais leur musique difficilement accessible (j’ai fait pas mal de test autour de moi, ce fut peu concluant) mais, à mon heureuse surprise, immense fut la réaction de la foule, complètement transcendée par l’énergie crachée. A chaque début de titre, c’était la même chose : du mal à reconnaître les titres puis, à plus ou moins grande intervalle, arrive un moment où tout prend son sens. C’est dans ces instants là que le concert atteignit des sommets, notamment sur un Purple Bottle d’anthologie.

Devant un tel accueil, le groupe lui-même semblait surpris et nous offrit un rappel concentré intégralement sur l’incroyable Sung Tongs (je ne m’en remet toujours pas de celui là). Nouvelle ovation générale au terme d’une heure et demie inoubliable. Les oreilles bourdonnent, les sourires sont sur pas mal de têtes. Merci GRRND ZERO (supersupersuper.free.fr) et surtout « longue vie ».

PJ (10/05)