He's the centaur

BUCK 65, Ninkasi Kao, Vendredi 14 Octobre 2005

 

J’ai rarement été aussi fou et hystérique lors d’un concert. Et j’ai aussi rarement vu un public aussi réceptif, hétéroclite et tout simplement uni par la musique. Buck 65 est définitivement chez lui en France.


Pendant plus d’une heure et demi, l’un des meilleurs artistes solo du moment (le meilleur ?) a tout donné, comme pour encore prouver quelque chose qui l’est depuis longtemps : il est sûrement l’un des artistes à la présence scénique la plus rayonnante et la plus marquante. Mais quelle classe ! Du genre qui donne envie d’être une femme pour lui sauter dessus. Car tenter de l’égaler sur ce terrain relèverait simplement de la folie pure. Une seule chose à faire donc : s’incliner devant un tel rouleau compresseur.

 

Pour cette tournée automnale, Buck s’est entouré d’autres personnes, des proches, ce qui ne nuit en rien à la qualité de la performance. Ainsi, sa petite amie (française !), l’accompagna régulièrement sur diverses chansons (dont la très sensuelle et sexuelle Drawing Curtains) et un autre énergumène canadien fit le con pendant tout le concert, à savoir : se déguiser, jongler, jouer du pipeau ou encore raconter des blagues que seul les francophones peuvent comprendre, à base de « chauffe marcel » chers à Brel. En parlant du plus grand des Belges, on peut affirmer que son ombre plana pendant tout le gig, de la formidable reprise de Au Suivant version Buck (fulgurante) à la classe scénique déjà évoqués. Buck après tout n’est pas si éloigné de Brel niveau performance, les platines et costume de marin en prime.

 

Côté setlist, priorité au dernier opus en date, Secret House against the World, avec des rappels 100 % Talking Honky Blues, Protest, 463 et Wicked and Weird constituant l’un des nombreux sommets de la soirée (après tout l’ensemble du concert ne fut qu’un trip très haut perché).
Deux rappels. Un troisième qui ne pourra avoir lieu (depuis quand le Ninkasi Kao impose-t-il des couvres feu ?). Devant l’incroyable ovation qui lui est réservée, Buck revient d’abord pour remercier le public, ensuite pour lui signer des autographes en pagaille, enfin pour discuter avec les nombreux admirateurs, estomaqués par ce qu’ils viennent de vivre, n’en revenant toujours pas. Moi non plus d’ailleurs.

 

Tout simplement mon concert de l’année.

PJ (10/05)