BAKALAUCH !!! 15/10/07
Soyons franc : pour moi, le Portugal, c'était mes voisins. Ceux avec qui j'ai toujours vécu, ceux qui, pour certains, m'ont vu grandir et m'ont gardé (spéciale dédicace à Mamie Cristina). En gros, mon sacro saint tryptique du cliché portugais, avant ce voyage, se composait des feijaons (pois chiches), du BAKALAUCH (morue) et ... des poils (la fameuse pilositée portuguèse). On ne se refait pas et, comme on dit, l'ignorance n'engendre que jugements primaires et clichés.
J'ignorais tout de ce pays et, soyons de nouveau franc, il ne m'intéressait pas plus que ça.
Sauf que Salamanque est avant tout connue par la communauté portuguaise comme étant la dernière étape espagnole avant la "mère patrie". J'avais bien été un peu interpelé par le fait que mes chers voisins connaissaient tous très bien "ma" ville (on peut aujourd'hui dire que Salamanque m'a adopté) mais je n'avais pas vraiment pensé à la proximité des Lusitaniens. Et puis, devant l'occasion du pont de mi octobre en Espagne (fête nationale le 12), je me suis dit qu'une petite excursion ne serait pas mal venue. Grand bien m'en pris d'avoir pensé à la capitale portugaise (avec comme principal objectif au départ de dire "j'y suis allé"). Parce que, soyons re-franc, Lisbonne et ses environs "déchirent tout simplement leur race".
Mes clichés et autres stéréotypes à deux pesetos se virent balayés par le vent de la découverte. Ce qui ne m'a pas empêché de répéter 50 fois par jour l'intitulé de ce mail. Ainsi, à Bon Diach, je répondais BAKALAUCH (je déconne hein).
Les amis et moi sommes arrivés en ville (après cinq petites heures de route) au mauvais moment : en plein pendant une manifestation du corps hospitaliers (j'imagine pour des raisons similaires aux notres). Du coup, traverser Lisboa nous a pris une heure et demie, mais l'expérience fut, après coup, très enrichissante et surtout hilarante - à savoir se retrouver coincé dans un rond point, ne pas avancer d'un pet pendant 20 min, voir un camion déménager devant notre nez et en plein milieu de la route (!), observer un citoyen portugais postilloner au nez d'un pauvre flic dénué de toute autorité etc. etc.
Je ne vais pas non plus détailler tout le programme car je n'en ai pas envie d'une part, et je n'en vois surtout pas l'intérêt. Juste dire que j'ai eu le coup de coeur pour le chateau Sao Jorge et que j'ai passé surement une de mes meilleures soirées et nuitée depuis que je suis ici sur une plage à 1h00 de Lisboa à rêver, boire, jouer dans le sable, être lourd en racontant des blagues que moi seul trouve drôles ("qu'est ce qui est vert et qui vole au dessus de la Pologne ? Peter Pansky..."), tenter de faire l'équilibre sur la tête, chanter à la manière de Lara Fabian "Les Bobos" de Renaud.
Je suis tombé amoureux de l'océan depuis que j'ai fait étape à Biarritz en venant en Espagne - aujourd'hui je me surprends à rêver d'y habiter.
Tout ça pour dire quoi ? Que le Portugal ce n'est pas que de la morue, certes. Mais surtout pour vous conseiller vivement d'y aller si vous en avez l'occasion. Bien sur que ce pays ne se réume pas à Lisbonne (il n'y a que la France qui se résume à Paris, aha), j'ai d'ailleurs l'intention d'aller un peu partout maintenant, mais cette ville vaut vraiment à elle seule le voyage. En plus c'est pas cher (j'ai payé 12 € la nuit dans une pension à la vue imprenable), ils vendent de la Caperinha partout, les Portugais sont sympas et, last but not least, il y a une réplique du Golden Gate Bridge, ce qui évite de devoir aller jusqu'à San Francisco.