SUFJAN STEVENTS, l'Usine, Genève, 24/10/05
Come On ! Feel The Illinoise ! de l’Américain Stevens est sans hésitation mon album de l’année. Après le concert de l’Usine, il se bonifiait encore à chaque réécoute, les nouveaux souvenirs y aidant. C’est dire que ce lundi soir fut loin d’être anodin. Très loin, à vrai dire.
La musique de Sufjan Stevens est grandiose de part la voix qui la domine, la variété des instruments qui la compose mais surtout les arrangements qui la caractérisent. En live, ces derniers sont toujours susceptibles de poser un certain problème, notamment lorsque ceux-ci sont des cordes. A moins de rameuter un String Quartet, ce qui sera le cas à Londres, il faut faire preuve d’un certain génie pour les pallier brillamment. Je ne mettais bien sur pas en doute les talents du désormais vénérable Stevens mais il me tardait vraiment d’entendre le résultat qui, au demeurant, ne se fit pas prier : dès les premières notes, des pans entiers de frissons me parcoururent la colonne vert
ébrale. Le véritable tour de force de ce concert finalement, c’est de m’avoir fait ressentir les même sensations qu’à l’écoute de Illinoise : un doux mélange de joie de vivre, de nostalgie et surtout de mélancolie pure, du genre qui vous fout les larmes aux yeux sans trop savoir pourquoi.
Sur cette tournée automnale européenne (la première ?), Sufjan était très loin d’être seul. Au nombre de sept (deux filles et le reste), la petite troupe était vêtue, pour l’occasion, de costumes High School aux couleurs de l’Illinois : bleu, orange et blanc.
Loin d’être ridicules, ils furent tous réellement hilarants voir attendrissants à exécuter quasiment avant chaque chanson des mouvements et des chants d’habitude propres aux pom pom girls durant les matchs de football (US). Les coutumes ricaines dans toute leur splendeur s’offrirent à une Usine de Genève à moitié pleine et au quart remplie de compatriotes du groupes, cosmopolitisme genevois oblige…
Appart ça ? Une heure et demi de concert qui passa incroyablement vite faisant la part belle au dernier opus, pour mon plus grand plaisir, sans oublier quelques unes des nombreuses perles de Seven Swans (Michigan fut totalement absent). Sufjan Stevens chanta incroyablement bien, l’interprétation des chansons fut elle aussi absolument parfaite et le groupe prit un réel plaisir, à des années lumières des concerts tentaculaires qu’on peut facilement leur prédire si ils continuent ainsi.
Au final, une excellente performance où toutes les émotions se croisèrent sans jamais se marcher dessus. Définitivement un des moments forts de 2005 pour ma part. Genève a eu de la chance d’accueillir un tel phénomène, ça ne se reproduira pas de si tôt.
(à noter qu'il n'a pas joué Seven Swans en rappel, à mon grand désarroi, mais To be alone with you)
Quelques minuscules vidéos qui permettent de bien comprendre l'ambiance :
