Plantons le contexte. CAKE, groupe californien désinvolte existant maintenant depuis plus d’une décennie. J’ai toujours été fan de ce groupe et je le resterais jusqu’à la fin, je pense (je ne m’engage pas trop non plus en même temps). Groupe qui d’ailleurs ne compte plus que 2 membres originels, à savoir le chanteur et le trompettiste. A leur actif, cinq albums, tous quasiment identiques donc incroyablement jouissifs. Voilà pour le contexte.
Le concert de CAKE fut à l’image de leur discographie.
On pourrait s’arrêter là mais les néophytes seraient perdus. Première chose à faire donc, écouter « Rock’n’Roll Lifestyle (sur Motorcade of Generosity) hymne et archétype de CAKE. Après ça, si vous êtes un humains et que vous appréciez le live, vous n’aurez qu’une envie : les voir. Seulement voilà, les Californiens viennent rarement en Europe et, quand c’est le cas, ils y restent peu (ils seront en concert en Février 2005 à Lille et Dijon ALLEZ Y !) alors le fait qu’ils passent à Lausanne relevait presque pour moi du miracle. Apparemment, je ne fus pas le seul à penser ainsi, le concert afficha en effet complet. Et, à mon avis, ce n’était ni pour Luke (rock français « noir désien ») ni pour Nada Surf (niais à souhait) qui officièrent en première partie.
Bref, le groupe était « censé » venir défendre leur dernier opus en date, Pressure Chief. « Censé » car le public suisse était bien sur acquis d’avance. Et dans la qualité du concert, ce public y fut pour beaucoup. Car clairement, CAKE ne serait rien sur scène sans public. Par là, j’entends que ce dernier fait partie intégrante du show : plus il y met du sien, plus le gig sera magique. Par moment, en fermant les yeux, j’avais sérieusement l’impression d’être au milieu d’un stade, c’est dire l’effervescence qui était de mise.A salle du métropop, à l’origine un théâtre, est, en plus, parfaite pour ce genre de concert. Composée d’un balcon, le chanteur ne s’est pas gêné pour en profiter, alternant les chants du haut contre le bas, de la gauche contre la droite ou encore des femmes contre les hommes. Ainsi, même les plus réticents se retrouvèrent forcés à chanter et le public assis, sur le balcon, bougeait pratiquement plus lors du dernier titre (« I will survive ») que la fosse ! Mission accomplie donc.
Autre particularité du groupe en live, et c’est la première fois que je voyais ça, l’absence de setlist. Les membres décidaient dix secondes auparavant du titre à venir ! Loin d’être anodin, cette désinvolture tenace apportait encore un peu plus de décontraction (comme si il n’y en avait pas assez).
Les décisions des titres à jouer émergèrent majoritairement du chanteur (John McCrea), leader incontesté, chef d’orchestre menant à la baguette ses zicos sans toutefois être mégalo. CAKE, c’est lui.
Les chansons jouées donc. Le groupe ne joua pas, appart I will survive, ses single les plus connus (« Short skirt, long jacket ou encore « Rock’n’Roll Lifestyle) mais réussit à transformer des chansons communes (de là à dire qu’elles sont fades…) en véritable hymnes (« Satan is my motor »). Le moment le plus fort fut indéniablement « Sheep go to heaven » (quelle chanson !) où le public chanta à tue tête pendant plus de vingt minutes !
Entre chaque chanson, le groupe fit preuve d’une proximité touchante (au diable la condescendance), ne se gênant pas pour dialoguer et blaguer avec tout le monde (tel un groupe local) dissertant de la dopamine par notre corps lors du concert, du côté obscur de chacun qui se doit d’être chanté pour être évincé ou encore du fait que CAKE n’était pas un juck-box et qu’ils jouaient avant tout pour eux (à prendre bien sur au 5ème degré, comme l’ensemble de la musique du groupe). La barrière de la langue fut tout sauf un obstacle et nombreux était les gens plus qu’alaise dans la langue de Shakespeare dans la salle (on est en Suisse).
Clairement le groupe et le public paraissait heureux d’être là et reconnaissant l’un envers l’autre (le groupe ne tarit pas d’éloge envers les public durant le concert). Concert anthologique mais il faut le voir pour le croire.Merci Monsieurs et longue vie.
PJ(11-12/2004)
cake
Samedi 6 Novembre 2004
Metropop-Lausanne (environ 1500 places)
1h30