Hate me for what I am

Der hot chili pipper

 

J’ai toujours revendiqué le fait de devoir rédiger sa propre autobiographie à un moment ou à un autre et de la rendre publique, afin que les autres puissent profiter d’une expérience qui leur est étrangère en tout point.
Ma vie telle qu’elle est aujourd’hui, c’est la musique. Et j’ai l’impression que chaque chanson que j’écoute résume une part précise de ma vie. Si je les mets toutes côte à côte, on obtient un récit aussi désordonné que détaillé.
Je ne sais pas trop par où commencer et le fait d’écouter Under the Bridge me donne des ailes. Je ne sais pas trop où je vais non plus en écrivant tout ça mais je m’en fou pas mal. La première fois qu j’ai entendu cette chanson, c’était sur la compile rock qu’une des filles de Neuchatel m’a offerte. C’est marrant car, à la même époque j’étais mordu de Manu Chao. Et appart Oasis et quelques autres, chaque groupe présents sur cette compile de classique rock m’était inconnu (elle s’appelle « the all time GREATEST ROCK SONGS volume 1 », rien que ça – objectivement, elle vaut le détour). Alors que tous, sans exception, pouvaient figurer dans un hypothétique panthéon.
Les Red Hot m’énervent car trop de gens les vénèrent. C’est un peu les Madonna du rock. Tout le monde connaît au moins une de leur chanson par cœur. Notamment Under the Bridge.
Cette chanson, c’est celle que je tentai de jouer devant mon futur prof de guitare (pour trois mois), et que je massacrai littéralement. Ne sachant pas faire les barrés. Avec Little Wing, c’est aussi cette chanson qui m’a donnée envie de jouer de la guitare et de progresser. A terme, et pour les deux chansons, je les ai assez bien maîtrisé. Mais ça fait tellement longtemps que je n’ai pas retouché ma gratte que je les massacrerais probablement aujourd’hui.
Under The Bridge, c’est aussi la chanson que je passais aux autres à Albigny l’année de l’obtention de mon bac. J’avais eu en récompense mon fidèle Koss Porta Pro et la basse de Flea ressortait tellement bien que les gens en étaient sidérés A ma plus grande fierté.
Il y avait aussi ce vieux tout bronzé. Genre huile de Monoï et regard archi biaiseux. Une sorte de type qui a du être moche toute sa vie mais qui a décidé de se prendre en main. Rien que le fait d’avoir acheté un Porta Pro change la vie ! Une sorte de Davina qui, posé juste derrière nous, avait le même ! Alors que, jusqu’à tout récemment je n’ai plus croisé personne qui avait le même casque.


CABRON. Même groupe. Normal, j’écoute une compile des Red Hot que je me suis faite (ça doit être l’une des premières fois que je l’écoute, pourtant elle est sur mon Ipod depuis un bon bout de temps). Autre trip mais souvenirs toujours aussi intenses. Avec FLM cette fois. Je l’ai tellement ressassé avec lui ce souvenir. C’en est limite chiant. Mais je crois que ce souvenir mériterait de figurer dans un Top 20 si il y en avait un (un jour peut être ?). En tout cas, l’idée que je m’en fais est vraiment géniale. Pour une période qui l’a été tout autant. C’est dans les moments extrêmement difficiles comme je les vis en ce moment que l’on se rend compte des fabuleuses périodes qu’on a vécu. Même si dans la mesure du possible, j’ai toujours tenté d’être reconnaissant envers la vie.
Bref, ce souvenir il doit être quelque part d’autre. Sûrement même plusieurs fois. Mais le fait de le voir écrit sur écran, c’est un peu une officialisation non officielle. Oh et puis merde, je n’ai pas envie de la raconter. Il est tout simplement fabuleux.

AEROPLANE. Encore le stage des rencontres européennes avec FLM ! Il y avait ce soir là un blind test. Je les ai tous rétamé en beauté. Mon égo a d’ailleurs pris une sacrée dimension ce soir là. Car sans me vanter, j’ai du découvrir bien 80% des extraits passés à moi tout seul. Et donc il y a eu Aeroplane que, bien sur j’ai reconnu dès l’intro. Talala. Aeroplane. Talalla, it’s my aeroplane.

Mais enfin, si les Red Hot comptaient ça se saurait ! Ouais, ils ne servent qu’à être dans des blind tests de seconde zone. Si les Red Hot comptaient, ça serait pour faire découvrir des groupes tels Gang Of Four. Mais hélas trop de gens, et moi le premier, ne cherche pas plus loin que Blood Sugar Sex Magic. Et encore…
Oui, je l’affirme, les Red Hot ne servent à rien de concret et de bien. Ils font de la thune, font des chansons dégoulinantes, vomissantes. Si c’était du papier cul, je n’oserais même pas m’en servir pour me torcher.
Je les verrais plus comme des gladiateurs. A s’entre tuer tous entre eux. Frusciante, à zozoter comme Akhenaton première mouture, ne comprendrait rien et demanderait la paix. « La paich, chil vous plait ». Et bim, Flea arriverait avec son regard sanguinaire, tel un Schredder des temps moderne. Et il lui infligerait un traitement si malheureux que OH YEAH, he would be so small !!!! « So fuckin what ? »
Kiedis de son côté regretterait les temps plus anciens, sans nouveau batteur camionneur ni guitariste zozoteur dont les solos sont tout simplement les pires de l’histoire guitaristique, si il y en a une. Il regretterait cette fougue de la jeunesse et prendrait conscience dans un éclair de génie, de la pauvreté des paroles de Road Trippin. Get Lost in the USA ! Avec des snacks ! Qui veut des snickers ?
MOI ! Anthony !
Et la boulimie de l’emporter sur la lourdeur des cordes et des vents présents dans cette chanson absolument infâme, faux cul, et tout ce qu’il y a de plus pathétique.
Heureusement. La reine de Venice est là pour les sauver de l’enfer et de la damnation. Le zozoteur pathétique est peut être bien finalement le plus talentueux des quatre. N’empêche qu’il zozote.
Parce que Venice Queen, c’est un peu comme si Paranoid Android avait toujours existé sans qu’on ait à le comparer à Bohemian Rapsody. Queen mériterait aussi qu’on s’y attarde. Mais là n’est pas le but.
Venice Queen est belle. Enfin, en gardant toujours en tête que c’est les Red Hot deuxième mouture. AVEC UN PUTAIN DE FRUSCIANTE SE CROYANT TALENTUEUX EN FAISANT PAR DERRIERE DES VOIX TOTALEMENT EXASPERANTES.
Mais le premier mouvement n’est là que pour justifier le deuxième. Car si la 2ème minute 45 avait tout de suite été là, Venice Queen serait du même niveau que My Friend : à s’immoler tellement c’est mauvais.
G L O R I A. Cette chanson est tout simplement pathétique mais paradoxalement elle est belle. Nature, je ne te comprends pas mais je ne te renie pas non plus. Les Red Hot sont un mauvais précipité, comme lorsqu’on essaye de mélanger de l’huile et du vinaigre sans cuillère. Mais Venice Queen, c’est de la sauce Aïoli !

Oh et puis merde, jetez vos télévisions comme ils le professent ! Vous ne verrez plus les Red Hot ! Et jetez vos radios car c’est bien un des seuls groupes à prétendre pouvoir passer sur Chérie FM, Europe 2 et NRJ en même temps ! La solution n’est pas du fuir mais d’affronter. La meilleure défense est l’attaque.
Mais les piments sont vraiment trop forts. Leur nom est vraiment trop bidon, leurs gueules vraiment trop belles et leur musique vraiment trop anecdotique. Victoire par KO d’un groupe qui ne mérite tout simplement pas d’exister.