La première fois, c’était pour Mamagubida, le premier album. Ils étaient au Paléo (Juillet 2001). Bon, il faut dire que j’y suis allé un peu sceptique car l’effervescence latente qu’on éprouvait pour eux me pompait un peu. C’est vrai, tout le monde était fou de Tryo et il était impossible de ne pas connaître par cœur « l’hymne de nos campagnes ».
Mais voilà, je ne m’attendais pas au fait que ce concert soit si bon. J’étais pas très bien placé car il y avait un monde fou mais j’ai pu tout de même voir quelques bribes. La scène était décorée de plantes et il y avait vraiment une espèce de symbiose avec le public.La deuxième ce fut à Annecy (où j’habite), en Mai 2002, dans une petite salle (1500 pl.) très populaire, ici etailleurs, qui s’appelle le Brise Glace. D’ailleurs, dans les remerciements du dernier album, Grain de Sable, Tryo cite les memebres du Brise Glace. A noter aussi qu’un intermittent à Belfort portait un T-shirt Brise Glace. Bref, la notoriété de cette salle s’étend bien au-delà des frontières hautes savoyardes. Tryo souhaitait un retour aux sources après le deuxième album et ils décidèrent de rejouer dans toutes les petites salles qui les avaient accueillies dès leur début.
Toujours très très disponibles, ils acceptèrent aussi une rencontre avec le public au forum de la Fnac (magasin ignoble, cf Coup de Gueule) d’Annecy. Une interview fut réalisé et ce Mali et sa bande ne savaient pas c’est que les places se vendirent au moins 3 mois avant le concert (ce qui n’est pas très commun pour une petite salle comme le Brise Glace). Bref, pour se faire "pardonner", ils chantèrent "l’hymne de nos campagnes" avec juste une guitare pour satisfaire partiellement ceux qui n’avaient pas la chance d’assister au concert. S’en suivi la séance de dédicace habituelle où ils prirent une fois le plus le temps de tout signer.
Le concert du soir fut fantastique, probablement un des meilleurs que je vis. Ils jouèrent pendant plus de 2h30, revenant à chaque fois qu’on les rappelait. Dans le contexte des élections qui eurent lieu 1 mois auparavant, ils nous livrèrent une version fantastique des « extrêmes » (je m’en rappelle encore) à mi-chemin entre Blues et Ska (si, si) qu’ils renommèrent pour l’occasion "Politic-Blues". Je pris conscience du talent de Manu, le guitariste, qui nous joua un solo de gratte électrique d’enfer, digne des plus grands.
Des nouvelles chansons furent aussi joués la plus belles étant "Pompafric" qui est maintenant un des titres phares du dernier album. Bref, je n’ai pas assez de mots pour le dire, ce concert fut grand, énorme, gigantesque.Ma joie fut donc sans commune mesure lorsque je les revis à l’affiche du Paléo et je dois dire qu’on était quatre a y aller juste pour ce concert (malgré les Supergrass et autre Ska-P).
On arriva sur place environ 20 min avant le début et là, notre désarroi fut total, mais éphémère. Pourquoi ? Car on croyait qu’ils n’étaient pas si populaires que ça en Suisse et qu’on aurait donc de bonnes places en arrivant 20 min avant. Mais non ! Il fallait venir au moins une heure avant car tout le monde venait pour eux ! Un monde pas possible. On s’engouffra tout de même mais on ne pouvait pas respirer, tellement serrés les uns contre les autres. En plus, (y a des cons partout), certains s’amusaient à pousser la foule ce qui provoquait des espèces de vagues auxquelles personne ne pouvait résister…
Le concert commença et ce fut l’euphorie totale, un brouhaha tel qu’on ne pouvait pratiquement pas entendre le groupe. Arg, j’étais vraiment énervé car le mouvement de foule ne s’arrêtait pas et plusieurs personnes ont même fait des malaises. Bref, au bout de deux chansons, on prit notre courage à deux mains et on arriva à s’extirper de la foule. Une fois cela fait, le concert fut simplement magique. Même un peu excentré on pouvait voir la scène sans problème. Tiens, parlons en de cette scène ! Ornée de palmiers et d’un…bar !
Le groupe faisait même monter des gens du public pour qu’ils boivent un coup !
Le barman, un certain Totor faisait le pitre, aspergeait la foule et se travestit ("croisé de Jackie Sardou et d'un pokémon") même à l’occasion d’une version magique, entre théâtre et musique, de « Désolé pour hier soir ».
Non, le public n’ignorait définitivement pas Tryo, il les adulait, connaissait toutes les chansons par cœur et c’était impressionnant de voir plus de 10 000 personnes reprendre en cœur chaque chanson.
Le groupe lui-même était subjugué par ce bruit, il ne s’entendait plus.
Il avoua aussi qu’il attendait cette date depuis longtemps et qu’il était très content de venir.
Les protestations politiques furent moins fréquentes qu’en France, normal. En Suisse, la grève, on ne connaît pas trop. Mais Tryo glissa quand même quelques phrases bien senties car, il faut bien le dire, il y avait aussi pas mal de français.
Bref, Tryo est vraiment un de ces groupes qui vous marque. Malgré leur succès auprès de toutes les générations(de 7 à 77 ans, j'ai pu le remarquer lors du concert), ils n’ont pas pris la grosse tête et j’espère vraiment les revoir au Brise Glace car il faut bien le dire, ce n’est pas du tout pareil 1500 ou 10 000 personnes assistant à un concert.
Merci les gars de vous donner comme ça et de rester sympa.
Salut ô.
PJ