vèle nou - 13/11/06
Ma vie suit son cours. Les grandes lignes, composées des cours et de soirées Erazzzmus, restent les mêmes. Mais quelques petits détails croustillants viennent de temps en tant me faire chier ou me faire sourire. Comme par exemple de regarder "Qui veut gagner des millions" version espagnole et de le comparer avec le "notre". Ca peut paraitre con mais je vous promets qu'il y a des différences flagrante dans le fond, différences qui selon moi reflètent deux cultures distinctes. Ici, le présentateur fait le pitre, ce qui enlève toute la dimension grave du jeu. Du coup les candidats n'en ont strictement rien à foutre en n'arrêtent pratiquement jamais avant d'avoir perdu. Devant des questions impossibles, ils jouent, avec un air de "rien à foutre" magnifique. En gros en France, ce serait plus "j'ai déjà gagné tout ça, c'est pas mal, je me barre", ici c'est "j'avais rien avant de venir, de toute façon c'est que du bonus, je m'en bas les couilles, je vais jusqu'au bout."
Ca c'était pour le sourire.Samedi dernier (avant hier), j'ai par contre tapé un caca nerveux tout seul. J'étais tout rouge, seul sur la plaza mayor, dans une colère folle, fruit de mon manque de patience chronique. Tout guilleret une heure auparavant, j'avais décidé d'aller m'acheter des livres. Il se trouve qu'un de mes professeurs est spécialiste de l'Amérique Centrale et vient de sortir un nouveau bouquin sur le sujet. Il se trouve aussi que j'ai lu un article français sur un certain Mantra de Rodrigo Fresan (auteur Argentin) qui, paraitrait-il serait un mélange de Borges et Philippe K Dick... Bref j'avais un monument historique et un chef d'oeuvre à acheter : tout un programme.
Il s'est en fait trouvé que malgré le nombre de librairies à Salamanque, celles ci n'ont rien mis à part des bouquins d'apprentissage de langue pour les putains d'étranger dont je fais partie, des bouquins de cours pour les putains d'étudiants dont je fais partie et surtout des classiques (Unamuno, Cervantes, Lorca, Garcia Marquez) pour les putains de touristes dont je fais partie ! En gros, pas moyen de mettre la main sur un de ces bouquins.Le plus beau c'est que celui de Fresan n'est pas édité en Espagne mais il l'est en France alors qu'il y a besoin de traduction ! J'étais fou ! J'étais en pétard contre ce pays où la culture est sponsorisé par les banques (théâtre, musée). Et je me suis dit surtout que j'avais plusieurs fois entendu que la culture est bien plus présente en France qu'ailleurs et que c'était vrai ! Parce qu'il faut voir leurs librairies... Les romans, c'est les classiques d'un côté, les Ken Follet et autres géniaux Dan Brown de l'autre.Ca c'était pour le côté chauvin.
Une explication rationnelle d'après coup peut aussi me faire part du fait que je connais les principaux organes de promotion littéraire en France (pour ma part, Lire, Télérama et surtout Technikart) et que je ne connais encore pas leurs homologues epagnols. En gros, si j'achète une revue littéraire, je suis sur de trouver ici ce qu'ils me conseillent. Je sais donc ce qu'il me reste à faire. Même si les poches n'existent pas vraiment ici et que je vais y laisser des plumes. Mais entre ça et l'absynthe, je n'hésite pas (Baudelaire non plus).
J'étais aussi tellement triste de ne plus aller à des concerts... Surtout que cette année à Lyon est un grand cru... Alors je me lamentais. Et je me disais que ici, la musique ça n'était pas ça non plus. Et puis j'ai encore pris le taureau par les cornes, et, le jour de ma rupture (comme pour compenser un peu mon traumatisme), j'ai vu qu'il y avait le leadsinger d'un de mes groupes préféré du moment qui était en concert le 1er Décembre à Madrid : Jeff Tweedy. Il ne donne que 3 dates en Europe, dont une à Madrid - CHANCE.
Résultat des courses ? Je vais me faire deux jours "culture" à Madrid. Je vais aller dépenser mes thunes (fièrement gagnées en retournant des fromages à pâte molle je le rappelle), heureux comme tout ! Merci la consommation de masse :D