Sans ordre précis car cela serait trop ingrat, je vous propose donc un Top 20...
The
Jimi Hendrix Experience - Axis : Bold As Love (1967)
Souvent
le moins aimé des trois chef d'oeuvres de la plus grande figure musicale
de tous les temps.
Certes,
il ne dépasse guère les trente minutes... Mais quel tour de force!
Hendrix délaisse la conception pré Hard Rockienne (Fire, Purple
Haze and co.) de son jeu guitaristique pour caresser son instrument et
en tirer des mélodies et des solos tous simplements magnifiques de douceur,
d'ingéniosité, bref, de virtuosité. Little Wing
n'est-elle pas la meilleure chanson du genre (ballade hallucinée) ? Le
solo final de Bold As Love (venant cloturer de manière magistrale
un album qui l'est autant) n'est il pas le meilleur solo de tous les temps ?
Les paroles opiacées de Spanish Castle Magic ou the If 6
was 9 ne sont elles pas les plus complexes du Monsieur ?
Un chef d'oeuvre caché. Une perle rare.
Nino
Ferrer - L'indispensable
Abandonnez
tous vos préjugés.
Nino Ferre
est tous simplement le chanteur français avec les plus de feeling qu'il
m'ait été donner d'entendre. Un chanteur maudit qui ne résonne
dans la plupart des oreilles qu'à travers un "Un gaston y a le téléphon
qui son" stupide et obsolète. Ferrer est tout simplement le meilleur
chanteur blanc de Rythm and Blues. Ecoutez le fond et non la forme. Ecoutez
le message de tolérance, de paix, d'ouverture d'esprit qu'il n'a jamais
cessé de faire passer. Car aller de Je veux être Noir
(si ma philosophie de vie était une chanson, ce serait celle-ci) , à
La Rue Madureira sans oublier la très ironique Mon copain
Bismarck, c'est faire un voyage dont on ne ressort pas indemne. Mr. Ferrer
est le plus incompris des artistes français. Son suicide suite à
la mort de sa mère (la seule à le comprendre ?) n'en est qu'une
sombre preuve supplémentaire.
Television
- Marquee Moon (1977)
Du
jamais entendu avant. Ni après.
Marquee
Moon est un de ces disques qui vont donne envie de faire de la musique, un de
ces disques où on se dit "Putain, voilà la musique que j'ai
toujours rêvé de faire !", cette musique que vous aviez dans
votre tête depuis tellement longtemps mais que vous n'avez jamais réussi
à retranscrire. Tom Verlaine l'a fait pour vous. Avec brio.
Mais comment arrive-t-il à faire sonner ses guitares de la sorte ? Et
puis cette voix ! Tout simplement une des meilleures du genre. L'ensemble est
difficilement descriptible, le mieux serait de l'écouter, quitte à
être prêt à se prendre une énorme baffe.
The
Notwist - Neon Golden (2002)
Mieux
que tous les folkeux.
Un disque
pour marquer durablement. Les Allemands de The Notwist, en un album, ont émerveillé
une génération. Leurs douces chansons teintées d'électro
ont ouvert une voie dans laquel les "postal service" and co se sont
engouffrés, avec plus ou moins de talent. Cet album m'accompagne depuis
un sacré bout de temps. Il fait partie d'un de ces disques qu'on n'aurait
pas tendance à mettre dans son panthéon personnel alors que, de
par les faits, il y a pratiquement toujours été.
The
Beatles (white album) (1968)
Que
dire ?
C'est tout simplement impossible de résumer l'objet en
trois lignes, voire même de tenter d'en parler. Surement l'album le plus
complexe, le plus varié de l'histoire (avec le London Calling des Clash).
Tout y est parfait. Absolument tout. Précurseur du Hard Rock (Helter
Skelter), summum incontesté des ballades (Blackbird, Julia),
du psyché (Revolution 9), d'un genre nouveau, le country-rock-anglais
(l'enchainnement Rocky Raccoon, Don't Pass me By, Why Don't we do it in
the road, un des meilleurs moments du monstre). Et puis du rock tout court
finalement (toutes les autres chansons).
Le White Album est tout simplement le plus grand chef d'oeuvre Pop Rock de tous
les temps.
Love
Forever - Changes (1967)
Ici (même si la review serait très différente aujourd'hui, question de flemme)
Coldplay
- Parachutes (2000)
Je
l'ai acheté pour la pochette cet album. Sans jamais l'avoir entendu au
préalable.
C'est dire
la confiance qu'il m'inspirait. Et puis un an et demi plus tard, il était
sur toutes les lèvres.
Sorti le 1er Javier 2000, Parachutes ouvre le nouveau millénaire. Ses
guitares cristallines (Parachutes), la voix d'un Chris Martin reconnaissable
d'entre milles (Don't Panic), ses paroles aussi simples que gorgées
en émotion (Yellow), son innoncence (Everything's not lost)
et même ses erreurs (High Speed), tout apparait parfait dans
ce premier essai. Véritable réserve à single (comme tous
les albums du groupe d'ailleurs), Parachutes se distingue clairement du lot
par sa fraicheur.
Radiohead
- The Bends (1995)
Outkast
- Stankonia (2001)
Le
meilleur album rap de tous les temps.
On pourrait le comparer aux White Album des Beatles du genre,
sans abuser. De toute façon Outkast est aussi le plus grand groupe de
hip hop. Mais quel eccléctisme ! Pas une chanson n'est semblable à
l'autre et toutes font office de tour de force, un véritable fuck off
à la "ghettoisation ambiante" du genre. Des tubes à
la pelle (B.O.B., chanson visionnaire et meilleur single qu'ai jamais
connu l'industrie du disque, Ms Jackson, Gasoline Dreams,
So Fresh and So Clean) toujours intègres, géniaux. Des
innovations (la très triste Toilet Tisha, ou quand Steevie Wonder
rencontre Prince ) de tout bord, des interludes hilarantes. Bref, un lp qui,
au bout de la cinquantième écoute ne s'est toujours pas révélé.
Un album à posséder ABSOLUMENT, même si l'on est pas adepte
du genre. Rien que pour B.O.B.
The
Cure - Bloodflowers (2000)
Ca
pourrait être celui-là comme Disintegration, Pornography, The Head
on the Door etc.
Mais
il fallait bien en choisir un. Et ce choix ne concerne que moi j'en ai conscience.
Mais Bloodflowers et l'album de Robert Smith qui m'a procuré le plus
d'émotion. Tout simplement. Et puis on y retrouve à peu près
tout ce qui a fait le succès de Cure, la hargne (Watching me Fall),
la pop mélancolique magique (There is no if, surement une des
plus belles du genre), le style épique (Bloodflowers, idem)
etc. Mais ce qui ressort le plus c'est cette athmosphère unique en son
genre, que seul Smith arrive à recréer, cet athmosphère
à la fois claustrophobe et plein d'espoir, un espèce de clair
obscur musical. La parfaite illustration d'un Smith qui n'arriva jamais à
choisir entre le noir et le blanc, véritable schizophrène de génie
qui a marqué à tout jamais le paysage musical.
Georges
Brassens - Best of
Le
plus grand d'entre tous.
Sans cesse redécouverte par les nouvelles générations,
l'oeuvre pharaonique du père Brassens a encore de beaux jours devant
elle. La simplicité apparente de la musique n'est que prétexte
à un formidable appel à la tolérance, à la liberté,
à la vie.
Wu-Tang
Clan - Enter the Wu tang (36 Chambers) (1993)
GZA/Genius - Liquid
Swords (1995)
La
redécouverte fut tardive mais phénoménale.
Pendant pas mal de temps, la musique du Wu Tang des débuts
était pour moi trop épurée, brutale. Et puis je me suis
tout pris dans les oreilles du jour au lendemain : les lyrics phénoménaux
(Wu Tang Killer bees !), les instru géniales de GZA et RZA. D'ailleurs
Liquid Swords datant plus ou moins de la même période est indissociable
de 36 chambers à mes oreilles. Les deux albums sont du même niveau,
avec le même talent. La quintescence du hip hop à eux deux.
Madvillain
- Madvillainy (2004)
MF
DOOM est mon héros personnel.
MF DOOM
est un des plus grand MC de tous les temps. Mais personne ne le sait encore.
Dans 10-20 ans, à l'heure de faire un bilan définitif sur le hip
hop, il sera dans les plus grands. Madvillain est une collaboration entre MF
DOOM et MADLIB, autre génie du hip hop, DJ d'un talent fou (Quasimoto,
Loot Pack, c'est lui). L'alliance de ces deux là donne un album d'anthologie,
un OVNI du hip hop, de par les lyrics (doom) et les beats (madlib). Sa présence
ici est cependant conditionné par mon amour total pour MF DOOM. J'aurais
aussi bien pu mettre un de ses inombrables albums solo sous ses innombrables
pseudo. Madvillainy a cependant fait l'objet de remixes par Four Tet qui sont
à tomber. Alors voilà.
The
Arcade Fire - Funera (2005)l
Alors
là.
C'est tout
simplement du jamais entendu. Comment, à 23 ans de moyenne d'âge,
un groupe peut-il composer des chansons de ce calibre ? Est-ce seulement possible
à défaut d'être envisageable ? Ce Funeral est tout
bonnement la meilleure chose qui soit arrivée à la musique depuis
le nouveau millénaire. Car on a l'impression de ne jamais rien avoir
entendu de semblable ! Ici, des clochettes de Noël (Wake Up),
des guitares tranchantes (Power Out), là, de l'accordéon
(Laïka) et des rythmiques incomparables (Rebellion(lies)),
le tout supervisé par une voix proche de l'apocalypse (Tunnels),
de la rupture (Laïka) et des choeurs enragés (Wake
Up). On donne tout car on est persuadé que d'un instant à
l'autre, rien ne sera plus. Et puis des lyrics géniaux, en adéquation
totale avec l'urgence de la musique.
Pour l'avoir fait écouter partout autour de moi, je peux affirmer que
ce disque transcende absolument tout, peut importe la musique qu'on écoute
généralement. Comme si The Arcade Fire
était universel. Un pur chef d'oeuvre. Rares furent
les groupes ayant procuré chez moi un tel engoument. A suivre.
The
Clash - London Calling (1979)
The
Clash, avec les Beatles, sont les deux plus grands groupes que le rock ait enfanté.
London Calling fait indéniablement penser,
dans l'esprit, au White Album et pas uniquement car c'est un
double album. Le grandiosité des Clash vient de leur formidable ouverture
d'esprit et surtout de la diversité de leur influence. On passe du reggae
(Guns of Brixton), voir du ska (Wrong 'em Boyo) au rockabilly
(Brand New Cadillac) sans aucune surprise. Toutes les tentatives se
transforment en réussites. Et c'est là la force des Clash : ne
pas s'être enfermé dans un genre dont ils furent avec les Pistols
les plus grands porte-drapeaux : le punk. Car même si dans la forme il
n'en reste plus grand chose, le fond, lui, est toujours là. Plus qu'un
classique, London Calling est un autre chef d'oeuvre.
Syd
Matters - A whisper and a sigh (2003)
Il
n'y a pas si longtemps, j'avais coutume de dire que ma musique serait un mélange
de Television, pour les structure des chansons, Neutral Milk Hotel pour la folie
et le génie et de Syd Matters pour la grâce des chansons.
A l'instar de Marquee Moon, la première fois que j'ai
entendu cet album a été un véritable tournant. Voilà
un type, français de surcroit, qui faisait exactement ce que je cherchais.
C'était d'une simplicité totale, mais c'était à
tomber. Depuis Syd MAtters est devenu un de mes groupes de pop rock préféré
(en live comme en studio).
Extremoduro
- Agila (1996)
Rock
espagnol.
Dans le
genre, Extremoduro est le plus grand. Alors certes, peu d'entre vous sont susceptibles
de connaitre voire de se le procurer. Cependant, il apparait tout de même
dans mon Top 25 qui est avant tout personnel... Extremoduro c'est du rock en
apparence hard et basique alors que les structures des chansons sont incroyablement
complexes. Les paroles sont très inspirées et le disque ne s'essoufle
jamais. Malgré une pochette hideuse, cet opus prouve que les espagnols,
après les anglais, sont le peuple européen le plus rock qui soit,
catégorie où les français sont bons derniers. Rien que
le fait que l'ensemble de la vaste scène rock hispanique chante dans
sa langue natale est un gage de pureté et de feeling intense. Ce disque
en est la parfaite illustration.
Neutral
Milk Hotel - In an aeroplane over the sea (1998)
Un
petit tour et puis s'en va.
C'est un peu ce que l'on pourrait penser de ces américains
à la lecture de leur mince boographie. Deux albums leur suffirent pour
donner ses lettres de noblesse à un nouveau genre (Folk Fuzz) sans que
jamais personne ne puisse le reproduire. Imaginez des guitares accoustiques
branchées sur une pédale fuzz, accompagnées par des trombones
hystériques ainsi qu'une voix qui n'est pas sans rappeler Tom Verlaine
et vous obtiendrez une musique que vous n'entendrez jamais ailleurs. Des ballades
frolant les dix minutes (Oh Comely), tout en second degré (King
of Carrot pt 2) sans oublier des instrumentaux anthologiques (Untitled),
tel est le lot de cet OVNI bien trop méconnu.
Nick
Drake - Pink Moon (1972)
"Cet
album me fait peur" Michael
Stipe
Et le chanteur de REM n' pas tort. A la première écoute,
on est est hypnothisé par cette voix unique et surtout par le côté
épuré de cet album. 30 minutes accompagnées uniquement
d'une guitare folk et clairsemées d'un piano fantôme. Puis
on s'intéresse aux paroles, et on n'est soudain plongé dans un
profond malaise ("I am the parasite of this town", "None
of you stand so tall, pink moon is gonna get you all"). Nick Drake
signe en fait un épitaphe. Six mois plus tard, il n'est plus de ce monde,
laissant comme dernier testament cet opus aux pouvoirs bizarres.
Elliott
Smith - XO (1998)
La
fin est tragique mais le parcours magnifique.
On aurait pu prendre n'importe lequel de ses albums (y compris
le magnifique postume) mais c'est celui ci qui m'a le plus touché. On
jurerait par moment entendre les Beatles, le bonheur d'une voix absolument bouleversante
en plus. Car c'est ça qui fait que la musique d'Elliott Smith est hors
norme, le fait d'arriver à copier ses illustres prédecesseurs
tout en ajoutant sa patte (en l'occurence des arrangements de toute beauté
et toujours cette voix) reconnaissable d'entre mille.
Joe
Strummer and the Mescaleros - Streetcore (2003)
Joe
Strummer est la seule personne m'étant inconnue dont j'ai pleuré
la mort.
Il fallait
me voir le jour où j'ai appris qu'il n'était plus. C'était
du grand n'importe quoi. Du coup, cet album postume a pris pour moi une toute
autre dimension. Je l'ai écouté des milliers de fois. Il se retrouve
cependant dans ce top grâce à sa capacité à tenir
la longueur. Encore aujourd'hui je ne m'en lasse pas. Les chansons sont très
bien ficelées, les lyrics poignants (il articule mieux qu'à l'acoutumée
!) et l'émotion plus que palpable. Mais, Strummer oblige, ce n'est jamais
larmoyant, des chansons comme Burnin' Street, et surtout Ramshackle Day Parade
figurant parmis mes favorites. A écouter absolument car trop méconnu.
Sufjan
Stevens - Come On ! Feel the Illinoise ! (2005)
Si
mon classement pour l'année 2005 était à refaire, cet album
serait toujours premier.
Son extrême complexité dans ses arrangements, ses
lyrics très recherchés, ses structures de chanson, TOUT, fait
que cet album peut être redécouvert à chaque écoute,
tellement il fourmille d'idée. A croire, que je n'arriverai jamais à
le connaitre parfaitement à la moindre note près. Et pourtant
je m'acharne. Je l'écoute toujours autant et je prends toujours autant
mon pied. Dans 10 ans, Sufjan figurera sera vu comme le plus grand de sa génération.
Wilco
-Yankee Hotel Foxtrot (2002)
Un
pur chef d'oeuvre que j'ai redécouvert récemment et qui ne me
quitte plus.
Wilco est un de ces groupes vitaux pour la musique, pour la
faire avancer. Ici, de fait, Jeff tweedy atteint la perfection à travers
des compositions réussissant toujours à prendre à rebrousse
poil d'une façon ou d'une autre. Il réussit à nous faire
chialer grâce à des montées d'accord ultime ou à
des passages fulgurants (Radio Cure). La perfection. Essentiel.
CAKE
- Fashion Nugget (1996)
Ce
groupe est mon péché mignon.
Je connais
chaque chanson par coeur, je chante chaque parole à tue tête, je
siffle à chaque fois sur la trompette. Ca aurait pu être Fashion
Nugget comme Comfort Eagle ou Prolonging the Magic. Cake a cela de spécial
qu'il reproduit le même album tous les 2-3 ans, sans jamais réussir
à me souler. Ce sont toujours les mêmes chansons, les mêmes
poilades, la même recette. Et pourtant, ce groupe est génial, tout
comme cet album.
toi je t'aimais bien avant mais tu m'as un peu soulé. Et puis j'ai changé ouais.